Une journée inoubliable dans l’arrière pays cannois

Une journée inoubliable dans l’arrière pays cannois

Le monde entier connait la ville de Cannes grâce à son fameux festival international du film qui, depuis 1946 –  72 éditions déjà ! – rythme les printemps de la Croisette. En quelques jours, la population triple, la cité se doit d’accueillir quelques 200 000 personnes sur moins de 200 hectares. Mais sur ce nombre, combien de visiteurs feront-ils l’effort de se décentrer ne serait-ce que de quelques heures, car au-delà de Cannes, dans un rayon de quelques 50 kilomètres à peine, il y a ces collines, ces villages perchés de Provence, ces balcons qui surplombent la mer où se détachent les roches pourpres du massif de l’Estérel. Grasse, Gourdon, Saint Paul de Vence, autant de villages pittoresques qui offrent bien des respirations loin de l’agitation de la côte… mais qui n’en sont pas moins des sites phares et prisés de très nombreux visiteurs…

Cannes@DR

Senteurs, parfums et arômes de Grasse

Berceau de la parfumerie mondiale, la ville de Grasse a été consacrée en novembre dernier avec trois de ses savoir-faire inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité : «La culture de la plante à parfum, la connaissance des matières premières et leur transformation et l’art de composer le parfum.» Depuis longtemps déjà, la ville comptait sur cette inscription pour mieux protéger ses champs de tubéreuses ou de jasmins, mis à mal par la pression foncière, la montée des produits synthétiques et la concurrence. Cette municipalité de la Côte d’Azur a vu s’épanouir la parfumerie à partir du XVIe siècle, autour de ses tanneries qui réclamaient des matières premières aromatiques pour apprêter les peaux et parfumer les gants, au cuir exceptionnel. Cette mode des gants parfumés, lancée par Catherine de Médicis, s’est développée à quelques kilomètres du littoral, dans une nature prolixe où poussent des fleurs à parfum comme la centifolia, l’iris, le jasmin ou encore la tubéreuse. Aujourd’hui, impossible de visiter Grasse sans visiter l’une de ses nombreuses fabriques à senteurs. Des marques comme Galimard, Fragonard, Parfum d’Antan reçoivent quotidiennement dans leurs usines des cars entiers de touristes. Chaque maison a son histoire, à l’image de Fragonard, implantée depuis 1926, qui doit son nom au célèbre peintre grassois Jean-Honoré. Quant au visiteur, on l’ensorcelle en l’invitant à créer son « jus unique » à partir de notes de cœur, de tête, ou de fond, et forcément il repart envoûte, parfumé, lesté, heureux que le parfum reconnaisse aussi l’unicité dans la masse.

Fleurs à parfums@DR

Ciel et terre entre Gourdon et les gorges du loup

A moins de 15 kilomètres de Grasse, le petit village de Gourdon vit en apesanteur, véritable « nid d’aigle » qui domine la vallée du Loup et offre une vision panoramique sur l’ensemble du littoral de Nice à Théoule.  L’idéal, pour prendre toute la mesure du site, est de monter à pied par le chemin du Paradis, un ancien sentier muletier qui porte bien son nom tant l’ascension est escarpée mais le bonheur au bout du chemin, dans cette vision de carte postale d’une grappe de maisons médiévales blotties autour de son château féodal. Village heureux village vivant, Gourdon valorise les produits locaux de la région, avec force savons, miel, nougat, épices, olives mais aussi nombre d’artisans pour vous recevoir. En repartant, la traversée des gorges du loup enserrées dans leur étau de falaises  est encore une autre aventure, avec l’été, des arrêts appréciés et rafraîchissants aux différentes cascades, celle du Saut du Loup ou celle de Courmes, près de 40 mètres de hauteur tout de même. Longtemps, la route après Le Bar sur Loup où débutent les gorges longeait aussi la ligne de chemin de fer entre Nice et Draguignan, malheureusement supprimée, une de plus. Alors, petite douceur en chemin, avec un saut sucré à la confiserie Florian, à Tourrettes-sur-loup, pour découvrir les processus de fabrication des bonbons et autres douceurs, pétales de roses ou de violettes cristallisées dans le sucre, clémentines confites, lamelles de citron acidulées, calissons glacés, chocolats….

Ruelles de Provence@DR

Sous les toiles de Saint-Paul de Vence

Et l’on rejoint Saint-Paul de Vence, ce village perché sur une colline du Moyen pays de Provence qui a séduit les artistes dès les années 20, avant même les touristes ! Il faut dire que le site est splendide, et qu’il possède une auberge un peu à part, la Colombe d’Or, dont le propriétaire d’alors, Paul Roux, féru d’art et proche des artistes, va en faire « the place to be », au  point d’accrocher sur ces murs dès 1931 : « Ici, à la Colombe, on vient à pied, à cheval, ou en peinture »…. En 1941, alors que la guerre fait rage, le tournage des Visiteurs du soir  de Marcel Carné rapproche à son tour Jacques Prévert et l’heureux aubergiste. Le poète s’installe dans le village et entraîne peu à peu d’autres artistes. Il seront nombreux à  nourrir le mythe : Yves Montand, qui rencontrera là Simone Signoret, Lino Ventura, Serge Reggiani (les trois venus alors en goguette avec Henri-Georges Clouzot et Le Salaire de la peuren bandoulière) mais aussi dans les années 1950 des peintres tels Picasso, venu en voisin et en espadrille, Fernand Léger, Miro, Braque, Chagall, Calder… et cela ne cessera plus. Certes, il y a aussi le passé militaire de Saint-Paul, ses remparts, son chemin de ronde, ses canons mais ce sont avant tout les artistes qui ont fait du village un véritable « must ». Traversée par a Grande Rue bordée de maisons 16e ou 17e, Saint-Paul abrite des ateliers et galeries mais aussi nombres de lavoirs, fontaines, monuments tels la tour de l’Esperon, l’église, le donjon ou le moulin à huile. Évidemment, dans cet antre des arts, on n’oubliera pas la Fondation Maeght, incontournable étape. Puis, il faut rejoindre Canne, où l’on ne serait que trop vous conseiller la Bastide de l’Oliveraie, idéale pour rester dans cette bulle magique, un hôtel qui accueille les voyageurs dans une ambiance chic et provençal. Et pour poursuivre ou étoffer vos aventures niçoises, vous pourrez également trouver de nombreuses propositions via le projet SISTINA financé par le programme de coopération franco-italien Interreg Marittimo, qui a distingué de nombreux prestataires engagés dans le cyclotourisme, le nautisme ou l'oenogastronomie.

Rendez vous sur le site dédié #grandtourupmed et laissez vous porter par les nombreuses propositions – https://www.grandtourupmed.eu/fr/nos-produits/

Saint Paul de Vence@DR

 

A lire également une balade au coeur de la baie des Anges… Nice !

Auteur : Geneviève Clastres pour Voyageons-autrement.com